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Le territoire touristique des Grands Lacs africains

Pour accéder aux autres fiches du module Le territoire touristique, consulte la section À voir aussi.

Secondaire 1-2

La localisation des Grands Lacs africains

La région des Grands Lacs africains se situe près de l’équateur en Afrique de l’Est. Elle regroupe 7 principaux lacs et les pays aux alentours.

Les principaux lacs et pays de la région des Grands Lacs africains

Les lacs (du plus grand au plus petit)

Les pays

  • Lac Victoria

  • Lac Tanganyika

  • Lac Malawi

  • Lac Turkana

  • Lac Albert

  • Lac Kivu

  • Lac Édouard

  • Le Kenya

  • La Tanzanie

  • La République démocratique du Congo

  • Le Burundi

  • Le Rwanda

  • L’Ouganda

La majorité de la région possède un climat tropical. Elle a donc une saison sèche et une saison humide. La température reste chaude toute l’année.

Le lac Victoria fait partie des plus grands lacs au monde. La quantité d’eau contenue dans l’ensemble des lacs représente près de 25 % de la totalité de l’eau douce sous forme liquide de la planète[1].

Carte de la région des Grands Lacs africains.

​​​​​Les caractéristiques du territoire touristique des Grands Lacs africains

La région des Grands Lacs africains est surtout connue pour ses attraits naturels. Elle attire ainsi plusieurs touristes intéressés par le tourisme de nature. On y trouve également des attraits culturels liés aux traditions et aux modes de vie des habitants et habitantes. Voici quelques-uns de ces attraits.

Le mont Kilimandjaro

Le Kilimandjaro, avec ses 5 895 mètres, est la plus haute montagne en Afrique[2]. Situé en Tanzanie, il est formé de 3 volcans éteints. Son sommet est couvert de neige en permanence. Toutefois, cette neige surnommée neige éternelle risque de disparaitre d’ici 2050 selon un rapport de l’ONU. Le réchauffement climatique et les activités humaines en seraient les principales causes. Le Parc national du Kilimandjaro fait partie de la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en raison de son caractère exceptionnel, mais aussi parce qu’il est l’habitat de plusieurs espèces menacées. Entre sa base et son sommet, on trouve une forêt humide, une savane ainsi que des champs de lave refroidie.

Il est un attrait naturel important de la région et il attire chaque année de nombreux touristes souhaitant y pratiquer l'escalade ou la randonnée en haute montagne.

Mont Kilimandjaro.
Source : kavram, Shutterstock.com

​​​Le parc marin de Mafia

Le parc marin de Mafia est situé au large des côtes de la Tanzanie, près de l’ile du même nom.

Couvrant une superficie d’environ 822 km2, ce parc est un lieu reconnu à travers le monde pour la plongée sous-marine[3]. On peut y observer une grande variété d’espèces de poissons et d’autres espèces marines à travers les récifs. Il est également possible d’y pratiquer la pêche sportive, de naviguer à bord d’un type de bateau nommé dhow, de profiter des plages ou encore de visiter les ruines de la ville de Kua.

Vie marine au parc marin de Mafia.
Source : Daniel Lamborn, Shutterstock.com

Le parc national du Serengeti

Le parc national du Serengeti est un site reconnu au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Serengeti a un écosystème unique qui abrite des millions de gnous, de zèbres et de gazelles. 

Les touristes visitent le parc national afin d’observer la plus grande migration d’animaux au monde, nommée la grande migration. Les gnous et les zèbres suivent le même chemin de migration chaque année. Cette migration rassemble plus de 2 millions d’animaux.

La grande migration dans le parc du Serengeti.

Gnous traversant la rivière Mara en Tanzanie

Source : Tina Case, Shutterstock.com

La réserve nationale du Masai Mara

La réserve nationale du Masai Mara est située au Kenya et avoisine le parc national du Serengeti. Elle est considérée comme l’une des 7 nouvelles merveilles du monde, car elle abrite la plus forte concentration d’animaux sauvages au monde.

La réserve nationale du Masai Mara est l’une des destinations de safari les plus populaires auprès des touristes. La réserve comprend une grande diversité d’animaux sauvages, qui sont libres de se déplacer dans leur habitat naturel, ainsi qu’un magnifique paysage composé d’acacias, d’arbustes et de buissons.

Guépards et véhicules tout-terrains dans la réserve nationale de Masai Mara.
Source : Matyas Rehak, Shutterstock.com

On parle de concentration lorsqu’il y a un regroupement de plusieurs éléments sur un même territoire.

​​​​La forêt impénétrable de Bwindi

La forêt impénétrable de Bwindi est un parc national situé en Ouganda, à la frontière du Congo. Elle fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO en raison de sa biodiversité. Elle abrite les derniers gorilles de montagne du monde et des espèces uniques, dont plus de 100 espèces différentes d’oiseaux et de papillons.

Gorilles de montagne dans la forêt.

Des gorilles de montagne

Source : Ondrej Prosicky, Shutterstock.com

​​​​​La ville de Mombasa

La ville de Mombasa est la ville du Kenya la plus populaire auprès des touristes. Elle est la deuxième plus grande ville du pays.

Située sur la côte de l’océan Indien, la ville offre de belles plages où il est possible de relaxer ou de pratiquer une variété d’activités nautiques comme la baignade, la plongée sous-marine ou les promenades en ngalawa (un type de bateau).

Le mélange des cultures qui s’est fait au cours des siècles est encore bien présent dans la ville. La culture et l’architecture arabes, par exemple, ont laissé leurs traces.

Dans la ville, on peut visiter le marché des épices et le Bombolulu Workshops and Cultural Centre qui met en valeur les créations d’artisans locaux vivant avec un handicap.

Photographie du Fort Jesus.

Le Fort Jésus

Ce fort construit à la fin du 16e siècle par les Portuguais abrite aujourd’hui un musée dans lequel on peut voir des traces de son passé. Il est reconnu par l’UNESCO comme un site du patrimoine mondial.

Source : Sopotnicki, Shutterstock.com

​​​Zanzibar

Zanzibar est un archipel situé le long de la côte tanzanienne dans la région de l’océan Indien. Il est composé de nombreuses petites iles et de deux iles plus grandes : Unjuga et Pemba.

Zanzibar est une destination populaire de détente, connue pour ses belles plages de sable et ses attractions culturelles. Il est possible de pratiquer de nombreuses activités telles que la plongée en apnée, la plongée sous-marine et les excursions en haute mer.

La vieille ville en pierre rappelle le passé colonial de Zanzibar. La ville présente des traces d’influence des cultures européennes et arabes. Elle est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
 

La ville de pierre de Zanzibar.

Les vieilles rues de la ville de pierre de Zanzibar

Source : (s.a.), Shutterstock.com
Hôtel de luxe à Zanzibar.

Hôtel de luxe situé au bord de l’océan à Zanzibar

Source : Denis Belitsky, Shutterstock.com

Un archipel est un ensemble d’iles.

Les aménagements du territoire touristique des Grands Lacs africains

La région des Grands Lacs africains offre plusieurs aménagements pour permettre aux touristes de visiter les nombreux attraits naturels. Les safaris, par exemple, permettent aux visiteurs d’observer la faune subsaharienne de la région des Grands Lacs dans son habitat naturel.

Les gouvernements de ces régions soutiennent l’afflux de touristes et ont investi dans des infrastructures afin d’encourager le tourisme.

​​​​​Les aires protégées

En 2019, plus de 12 millions de touristes ont visité la région des Grands Lacs africains[4]. Pour accueillir ces touristes, les gouvernements de la région et les organisations touristiques ont mis en place des mesures pour garantir la sécurité des touristes tout en protégeant les sites les plus visités.

Une des principales préoccupations liées au tourisme dans la région est la protection de la faune et de la flore, en particulier des espèces menacées. Ainsi, des aires ont été conçues de manière à perturber le moins possible la vie des animaux. Par exemple, dans la réserve nationale du Serengeti ainsi que dans la réserve du Masai Mara, les animaux se déplacent librement et ne sont pas enfermés derrière des clôtures afin de ne pas perturber leurs habitudes de migration naturelle. Les touristes qui souhaitent visiter ces lieux sont accompagnés par le personnel qualifié des parcs afin d’assurer leur sécurité lors de l’observation des animaux. Les revenus générés par les frais d’entrée sont utilisés pour couvrir les couts de la gestion du tourisme.

​​​​​La facilitation du tourisme

Le tourisme a un impact positif sur l’économie des régions des Grands Lacs. Pour cette raison, les gouvernements sont enclins à investir dans des infrastructures qui facilitent le tourisme et encouragent les gens à visiter la région des Grands Lacs africains.

Les gouvernements ont mis en place des services pour faciliter le séjour des touristes. Parmi ces services, on compte les postes d’accueil, les guides, les patrouilles, les secouristes, etc. Au cours des dernières années, des investissements importants ont été alloués au développement des routes pour les véhicules et les autocars.

L’accent a également été mis sur le développement d’infrastructures en ligne afin de faciliter la planification et la réservation de voyages. De nombreux sites web touristiques sont gérés par l’office du tourisme des gouvernements. Ils offrent de nombreuses informations sur les sites à visiter, sur l’hébergement et sur les transports.

​​​​​Les types d’hébergement

La région des Grands Lacs offre différents types d’hébergement pour répondre aux besoins de chaque touriste. Les touristes peuvent choisir entre des chalets, des villas, des hôtels de luxe et des camps de toile.

Selon la route choisie, les randonneurs ont le choix entre deux types d’hébergement lors de l’ascension du Kilimandjaro : les tentes ou les huttes.

Les tentes sont le mode d’hébergement le plus commun. Lors de leur ascension, les alpinistes sont accompagnés d’un porteur qui est chargé de transporter et d’installer leur tente à chaque arrêt. Les porteurs veillent à ce que la tente soit chaude, confortable et solide pour la nuit de repos. Ils aident même à préparer les repas pour que les alpinistes soient bien reposés et bien nourris afin d’avoir la quantité d’énergie optimale pour continuer l’ascension.

Un camping au Mont Kilimandjaro.

Un camping au Mont Kilimandjaro

Le camping de Mandara Huts est situé à environ 2 700 mètres d’altitude. Il se trouve dans la région de la forêt tropicale du Kilimandjaro. Chaque hutte peut accueillir 6 à 8 personnes.

Source : Natanael Ginting, Shutterstock.com

Le parc national du Serengeti offre plusieurs types d’hébergement, des camps et tentes aux lodges et villas de luxe. Les prix varient de 339 dollars américains par nuit à 2 205 dollars américains par nuit.

Un chalet (lodge) de luxe au Serengeti.

Un chalet (lodge) de luxe au Serengeti

Source : PixHound, Shutterstock.com

Le transport

Le moyen de transport le plus couramment utilisé par les touristes dans la région des Grands Lacs africains est l’avion. C’est le moyen le plus rapide et le plus pratique pour se rendre d’un attrait touristique à l’autre.
 
Un autre moyen de transport courant est la location de voitures. Ces véhicules sont particulièrement populaires auprès des touristes qui participent à des safaris. Cependant, même si certaines routes sont pavées, les accès routiers sont parfois difficiles. C’est pourquoi les VUS sont généralement le véhicule de choix.

Les autres moyens de transport sont les bateaux et les trains. Les bateaux sont utilisés pour rejoindre les stations balnéaires qui ne sont accessibles que par voie maritime, comme celles que l’on trouve sur l’ile de Zanzibar. Même si le train relie la plupart des attractions touristiques populaires, c’est le mode de transport le moins utilisé, car il n’est pas bien entretenu.

Les Grands Lacs africains à risque

​​​​​Les enjeux du territoire touristique des Grands Lacs africains

Les enjeux du développement du tourisme dans la région des Grands Lacs africains

Le tourisme devient l’un des secteurs les plus importants de l’économie de l’Afrique de l’Est. Il contribue en moyenne à 10 % du PIB des pays de la région et représente environ 7 % des emplois[5]. En 2019, la région a accueilli environ 6,95 millions de touristes étrangers[5]. Le secteur du tourisme est essentiel pour assurer le développement socio-économique de plusieurs pays. Développé de manière durable, ce secteur peut aider à réduire la pauvreté, à générer des revenus pour les gouvernements et peut contribuer à la protection de la faune et de la flore.

Les pays de la région doivent cependant faire face à plusieurs entraves au développement du tourisme dans leur pays.

Obstacles au développement du tourisme

Des ressources financières insuffisantes

  • Les pays n’ont pas toujours l’argent nécessaire pour développer ce secteur.

Des aménagements et infrastructures inadéquates

  • Les infrastructures de transport ne sont pas assez développées ou sont inexistantes (routes, aéroports, ports).

  • Il manque d’hôtels et de restaurants pour accueillir les touristes.

  • Les grandes compagnies aériennes ont de la difficulté à desservir certaines destinations de la région.

Un manque d’expertise dans le secteur

  • Il y a un manque de recherche et d’experts pour le bon développement du tourisme.

  • Il y a une insuffisance au niveau de la main-d’œuvre qualifiée (dans les hôtels par exemple).

Des problèmes avec la sécurité des touristes

  • L’instabilité politique des pays peut compliquer le développement du tourisme.

  • Plusieurs pays émettent des avertissements pour les voyageurs en raison du haut taux de criminalité, des risques d’enlèvement et des risques d’attentats terroristes.

Du braconnage et une perte d’habitats naturels

  • Le braconnage peut mettre en danger la faune de la région.

  • La pollution peut entrainer la perte des milieux naturels.

Une concurrence des destinations moins chères

  • Puisque ce sont des destinations qui sont moins desservies par les compagnies aériennes, les billets d’avion peuvent être très dispendieux.

  • Afin de soutenir le tourisme durable, les séjours coutent parfois très cher.

 

  • Le braconnage est la pratique illégale des activités de chasse, de pêche ou de piégeage.
  • Le produit intérieur brut (PIB) permet d’estimer la richesse d’un pays en calculant la valeur des biens et services produits dans le pays durant une année.

​​​​​Les enjeux liés à l’environnement

Le tourisme est un secteur économique qui se développe rapidement dans la région des Grands Lacs africains et il repose presque entièrement sur des attraits naturels. Son développement comporte toutefois de nombreux enjeux pour l’environnement et les milieux naturels de la région.

Plusieurs aménagements et infrastructures doivent être construits afin d’accueillir les touristes, comme des routes, des gites et des hôtels, des restaurants, etc. Ces aménagements détruisent les milieux naturels et perturbent les animaux qui y vivent. Par exemple, les babouins se nourrissent parfois avec les déchets laissés par les touristes.

Le nombre important de touristes affecte aussi négativement l’environnement de la région des Grands Lacs africains, entre autres avec les safaris. Ce type d’activité peut être très dommageable pour les milieux naturels, car :

  • le passage récurrent de plusieurs véhicules détruit la végétation et perturbe les animaux;

  • il y a parfois tellement de véhicules que cela cause des embouteillages sur les pistes des parcs nationaux;

  • les habitudes de reproduction, de migration et de chasse des animaux sont modifiées.

La présence des touristes a un impact direct sur les populations animales de la région, qui diminuent de plus en plus chaque année. Au Kenya, entre 1977 et 2016, la faune a décliné de 68 % autant à l’extérieur qu’à l’intérieur des zones protégées (parcs nationaux)[6]. En Tanzanie, la population d’éléphants a diminué de 53 % entre 2009 et 2015[7].

Un véhicule de safari dans la Zone de conservation de Ngorongoro en Tanzanie.

Des gnous dans la Zone de conservation de Ngorongoro en Tanzanie

Entre 1980 et 2005, le nombre de gnous dans la zone de conservation de Ngorongoro a diminué de 6 000[8].

Source : Kjetil Kolbjornsrud, Shutterstock.com

Le secteur du tourisme entraine aussi une augmentation de la pollution dans la région. La construction des nouvelles infrastructures pollue parfois les sources d’eau et les sols, tout comme les déchets laissés par les touristes. L’augmentation du trafic routier et surtout du trafic aérien contribue énormément à la pollution de l’air et indirectement aux changements climatiques.

Une des solutions aux conséquences négatives du tourisme sur la faune et la flore est tout d’abord de sensibiliser et d’éduquer les touristes à l’importance de la conservation des milieux naturels. Certains touristes peuvent avoir des comportements très dommageables :

  • s’approcher trop près des animaux afin de prendre de plus belles photos,
  • demander aux guides s’ils peuvent flatter les animaux sauvages,
  • jeter leurs ordures à terre dans l’habitat naturel des animaux,
  • circuler hors des pistes balisées et des routes.

Le Kenya sensibilise les touristes à l'importance de la conservation de la faune et de la flore et leur explique les comportements écoresponsables à adopter dans les réserves et les parcs naturels.

​​​​​Les enjeux liés à la population

​​​​Dans la région des Grands Lacs africains, le tourisme peut apporter différents enjeux pour les populations locales. Ces dernières sont toutefois essentielles pour assurer la conservation et la protection des milieux naturels.


Cohabiter avec la faune et la flore

La population locale est parfois une des plus importantes menaces à la conservation des animaux de la région des Grands Lacs africains. Le partage des ressources entre la population et les espèces animales peut parfois être difficile. Une grande majorité de la population vit dans la pauvreté et plusieurs vivent d’agriculture ou d’élevage. Les animaux sauvages qui viennent manger les produits de leurs champs et de leurs jardins peuvent sérieusement mettre en péril leur principal moyen de subsistance. De plus, certains prédateurs, comme les lions, représentent une menace pour leurs troupeaux d’élevage. Ainsi, certains habitants tuent les animaux qui s’aventurent sur leurs terres, ce qui met sérieusement en danger la survie de ces espèces.

C’est pour cela qu’un des axes essentiels pour la conservation des animaux est la collaboration avec la population locale.


La perte de leur territoire ou un déplacement forcé

La protection de la faune et de la flore passe par la création de zones protégées, comme des parcs naturels et des réserves. Or, la création de ces espaces entraine souvent l’expulsion et le déplacement forcé de plusieurs personnes. Ces personnes sont obligées de se trouver une nouvelle maison ailleurs, parfois avec très peu de compensation.

De plus, les habitants vivant à proximité de ces zones voient souvent la grandeur de leurs champs agricoles et de leurs pâturages diminuer. Cela peut entrainer des problèmes de surpâturage puisque le bétail se trouve sur une surface de plus en plus petite.

Les enjeux économiques du tourisme

Le tourisme dans la région des Grands Lacs africains entraine certains enjeux économiques pour les populations locales. Le secteur du tourisme apporte énormément de profits pour un pays. Toutefois, les revenus générés par ces activités vont aux investisseurs étrangers et aux propriétaires des grands hôtels et restaurants de luxe. Certaines populations locales voient très peu de retombées économiques pour leur communauté. C’est ce qui se passe en Tanzanie. Même si le pays est considéré comme une destination haut de gamme, c’est tout de même un tiers de la population qui y vit sous le seuil de la pauvreté.

En outre, même si le tourisme est une industrie qui a le potentiel de créer beaucoup d’emplois, le travail est souvent saisonnier et demande peu de qualifications. Cela place les travailleurs dans des situations où les risques d’exploitation et d’abus sont plus élevés.

L’acculturation des populations locales

​​​​​L’acculturation représente des changements ou des pertes dans la culture, les valeurs et les traditions d’une population ou d’un individu à la suite de la rencontre d’une population différente.

​​​​​La présence de milliers de touristes chaque année dans la région des Grands Lacs amène de nombreux contacts entre les résident(e)s et des personnes de cultures différentes. Bien que ces échanges puissent apporter des éléments positifs, ils peuvent aussi avoir des impacts négatifs. Des changements sont aussi apportés au territoire pour répondre aux besoins des touristes. Tout cela entraine une perte de traditions et de culture pour les résident(e)s.

​​​​​Le tourisme durable comme solution

Il est toutefois possible de concilier la protection des milieux naturels et de la faune avec le tourisme. En effet, plusieurs pays de l’Afrique de l’Est tentent de se tourner vers le tourisme durable.

Le tourisme durable vise un équilibre entre les aspects environnementaux, sociaux et économiques. Il permet de régler certains enjeux liés à la population. Les gouvernements et les différents acteurs du secteur touristique doivent donc mettre en place des politiques qui permettent à la fois la protection de la faune et de la flore et qui permettent l’investissement d’une partie des profits au sein des communautés locales. Les profits reliés au tourisme permettent aussi aux gouvernements d’investir plus d’argent dans la mise en place des politiques de conservation.

Développer un tourisme durable peut se faire de plusieurs manières. Chaque pays met en place des mesures différentes.

  • En Tanzanie, le gouvernement a interdit la construction de nouveaux hôtels dans la plaine de Serengeti pendant 10 ans, le but étant de diminuer le nombre de touristes qui visitent le parc. Ils ont augmenté le nombre de parcs naturels et de réserves. C’est donc 10 % du territoire du pays qui est maintenant une aire protégée[8].

  • En Ouganda, afin d’assurer une meilleure protection de la faune et de la flore, le gouvernement a mis en place des règles très strictes concernant l’observation des gorilles. Le nombre de visiteurs est limité à 20 par jour et il y a un maximum d’heures d’observation pour chaque groupe.

  • Au Kenya, le gouvernement vise la mise en place de différentes mesures et réglementations afin de mieux encadrer le tourisme, comme :

    • un permis pour établir des camps et être guide,

    • des billets obligatoires pour limiter le temps de visite des touristes,

    • la réduction de l’achalandage dans les endroits surfréquentés,

    • la diversification des offres touristiques vers des endroits moins connus.

La conservation des milieux naturels doit absolument être faite en collaboration avec les populations locales. Pour ce faire, elles doivent être éduquées à l’importance de la conservation des milieux naturels et les revenus du secteur touristique doivent être réinvestis directement dans ces communautés.

Certains pays ont pris des mesures durables afin d’assurer la protection et la conservation de la faune et de la flore. C’est le cas avec le Rwanda et l’Ouganda en ce qui concerne la protection des gorilles, une espèce qui est menacée d’extinction depuis longtemps. De 1959 à 1973, la population de gorilles qui habitent à la frontière entre le Rwanda, l’Ouganda et la République démocratique du Congo est passée de 500 à 300 individus. Aujourd’hui, grâce à plusieurs efforts de conservation et grâce à la collaboration avec les populations locales, ils sont plus de 1 000[9].

Au Rwanda, la cohabitation entre les populations locales et les gorilles n’a pas toujours été facile. À cause du manque de ressources, les habitants allaient souvent chercher de l’eau et de la nourriture à l’intérieur des parcs nationaux, ce qui détruit l’habitat naturel des gorilles. Le braconnage était aussi une problématique importante qui mettait en danger les animaux.

Dans le but de sensibiliser les populations locales à l’importance de la conservation et dans le but de leur faire réaliser la valeur et le potentiel du secteur touristique, le gouvernement redistribue 10 % des revenus liés au tourisme à des projets pour les communautés locales[9].

Ces revenus ont permis de financer plus de 700 projets communautaires, comme la construction de centres de santé, d’hôpitaux, d’écoles, des logements pour les populations plus à risque et aussi de faciliter l’accès à l’eau potable[10].

Grâce à ces projets, les populations locales sont de plus en plus investies dans la conservation des milieux naturels puisqu’elles voient des avantages réels pour leur communauté.

Gorille de montagne au Rwanda.

Un gorille de montagne au Rwanda

Source : Onyx9, Shutterstock.com

En Ouganda, grâce à une initiative semblable, les populations locales participent activement à la protection de ces animaux et les considèrent comme faisant partie de leur patrimoine. Le gouvernement a voté une loi qui oblige l’Uganda Wildlife Authority (UWA) à redistribuer 20 % des droits d’accès aux parcs aux communautés qui vivent à proximité[11]. Cela a permis aux communautés de construire des hôpitaux et des écoles et d’améliorer certaines routes.

Des touristes explorent la ​​​forêt impénétrable de Bwindi.

Des touristes explorent la ​​​forêt impénétrable de Bwindi

Source : Travel Stock, Shutterstock.com

Références