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L’anaphore (figure de style) (notions avancées)

Secondaire 1-5

L’anaphore est une figure de style d’insistance. C’est une répétition qui consiste à répéter un mot, une expression ou un groupe de mots en début de phrase, de paragraphe, de vers ou de strophe. On retrouve cette figure de style dans différents types de textes.

  1. « Aziz regardait le paysage nouveau défiler derrière la fenêtre de la portière. Il trouvait beau l’espace que fendait l’auto. Il trouvait beaux les arbres que ses yeux perdaient de vue. Il trouvait belles les vaches aux cornes badigeonnées de route, calmes comme de grosses pierres posées sur le sol brûlant. »
    L’orangeraie, p.10-11, Larry Tremblay[1]

    Dans cet extrait, il y a une anaphore, puisque l’expression Il trouvait beau est répétée en début de phrase.

  2. « Elle m’a dit tu repars
    Sans que je t’arrête
    Sans lever les bras
    Sans baisser les yeux »
    Oublie pas, Karkwa[2]

    Dans cet extrait, il y a une anaphore, puisque la préposition Sans est répétée en début de vers.

  3. « On peut se perdre en mer,
    Sur terre
    Ou dans les airs.

    On peut se perdre
    Dans trop de bruit

    Ou
    Pas assez.

    On peut se perdre
    Absolument partout,
    Au fond. »
    Jack et le temps perdu, p.36, Stéphanie Lapointe[3]

    Dans cet extrait, il y a une anaphore, puisque l’expression On peut se perdre est répétée en début de strophe.

Repérer et expliquer l’anaphore

Pour repérer une anaphore, il faut porter une attention particulière aux mots, aux expressions ou aux groupes de mots qui se répètent en tête de phrase, de paragraphe, de vers ou de strophe. Le ou les premiers mots doivent être pareils, alors que le reste de la phrase ou du vers est souvent différent.

  1. « Ne tuons pas la beauté du monde
    Ne tuons pas le chant des oiseaux
    Ne tuons pas le bleu du jour »
    Hymne à la beauté du monde, Luc Plamondon[4]

    Dans cet extrait de chanson, on peut repérer une anaphore, puisque l’expression Ne tuons pas est répétée en début de vers.

  2. « Mes élèves, normalement quand on veut montrer la grandeur d’une étoile, on donne des chiffres, le nombre de disques vendus, de billets vendus, de cotes d’écoute, de trophées remportés… [Dominique Michel] en possède plein de ces records étourdissants, mais la grandeur de cette dame va au-delà. C’est plus profond. C’est l’amour. C’est la sincérité. »
    La reine Dodo, Stéphane Laporte[5]

    Dans cet extrait d’article, on peut repérer une anaphore, puisque le présentatif C’est est répété en début de phrase.

  3. « J’ai besoin de la nuit pour la tristesse
    J’ai besoin de la nuit pour t’écrire
    J’ai besoin de la vue pour vivre
    J’ai besoin du présent pour être
    J’ai besoin du passé pour durer
    Demain m’ignore »
    Uiesh — Quelque part, p.38, Joséphine Bacon[6]

    Dans ce poème, on peut repérer une anaphore, puisque l’expression J’ai besoin de est répétée en début de vers.

Interpréter l’anaphore

L’anaphore est une figure d’insistance qui sert à mettre l’accent sur un ou des éléments présents dans le texte. Elle peut insister, entre autres, sur un état psychologique, sur les caractéristiques d’un lieu ou d’un personnage ou sur un thème. Elle peut également créer un effet sonore.

  1. « J’aimerais que vous la connaissiez, la fille au ventre rond. Celle qui élèvera seule ses enfants. Qui criera après son copain qui l’aura trompée. Qui pleurera seule dans son salon, qui changera des couches toute sa vie. Qui cherchera à travailler à l’âge de trente ans, qui finira son secondaire à trente-cinq, qui commencera à vivre trop tard, qui mourra trop tôt, complètement épuisée et insatisfaite. »
    Kuessipan, p.11, Naomi Fontaine[7]

    Dans cet extrait de roman, la répétition du pronom relatif Qui en tête de phrase permet d’insister sur les multiples épreuves difficiles que la femme autochtone monoparentale dont il est question dans le texte doit affronter.

  2. « J’en appelle à la poésie
    Du territoire à choisir et inventer de Miron
    […]

    J’en appelle à la poésie
    Dans le cœur en forme de bouche de Chloé Ste-Marie
    […]

    J’en appelle à la poésie
    De Speak White à Speak what
    […] »
    J’en appelle à la poésie, David Goudreault[8]

    Dans cet extrait de slam, l’expression J’en appelle à la poésie est répétée en début de strophe. Cette répétition permet d’insister sur le thème central du slam, soit la volonté que la poésie soit davantage présente dans la société.

Astuce

Lorsqu’on interprète une anaphore, il faut émettre une hypothèse sur son sens en faisant un lien entre l’effet créé par l’élément répété et le contexte de l’œuvre. Voici des exemples de questions d’interprétation à partir d’extraits de textes et des pistes de réponses possibles.

Dans ce court poème, on décrit une manière de penser, un mode de vie. Selon toi, quel est l’effet créé par cette anaphore?


« on s’entête à construire
les mêmes familles
les mêmes bungalows
les mêmes châteaux
il manquerait juste un chien qui aboie
pour se donner un peu de crédibilité »
Le ciel en bloc, p.16, Mireille Gagné[9]

Voir la solution

Dans cette chanson qui s’intitule La lumineuse (lettre à mon fils), l’énonciatrice s’adresse à son enfant. D’après toi, sur quoi peut-elle vouloir insister à ce moment grâce à l’anaphore?


« Pour toi je ne veux que le sublime
La funambulesque beauté
Pour toi je n’espère que la cime
Et les ailes pour y aspirer »
La lumineuse (lettre à mon fils), Ingrid St-Pierre[10]

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Exercice

Exercice

Les figures de style

Français Secondaire1-5

Il existe d’autres figures d’insistance.

Références